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Photo du rédacteurnadine

Dernière mise à jour : 10 avr. 2020

Nadine : quelques réflexions sur la situation inédite qui nous est imposée.



Je ne peux m’empêcher de penser avec émotion à ces enfants, ces adolescents qui sont confinés dans des appartements dans les villes ; et à nos «aînés», dans les Ehpads, isolés de leurs proches et qui, parfois, meurent seuls, sans que leur famille puisse leur tenir la main. Et ces milliers de sans-abris, de réfugiés : comment se vit leur confinement, sous quel toit ?


Dans les campagnes, routes désertes, promenades silencieuses, magasins aux trois quarts vides, voire fermés : je n’ai jamais connu une telle situation... Et c’est donc avec une certaine curiosité que j’aborde les contraintes liées à toutes ces restrictions, toutes ces obligations imposées.


Parler aux amis, aux voisins, à la famille à distance réglementaire, sans câlins avec les petits-enfants, sans embrassades…. Au tout début je me suis pliée sans réfléchir; il le fallait non ? Mais, au bout d’une semaine, quelques frustrations se font ressentir insidieusement et, à chaque fois que je lisais les journaux, que j’écoutais la radio ou la télé, je prenais conscience qu’il me faudrait beaucoup de patience car, chaque jour, la date de fin de confinement s’éloignait ….


Tout cela m’amène avec humilité à «repenser» notre mode de vie, à la communication avec les autres, tant dans les familles, qu’avec les amis, les voisins…. Et ce moment suspendu, cette communion avec nous-mêmes, ne peut être que salutaire.


     Cela m’amène également à toucher du doigt notre fragilité, notre vulnérabilité, nos doutes…. D’un autre côté, s’aiguise notre sens de la solidarité, de l’écoute mais aussi celui du silence.


Dans des périmètres géographiques limités, nous pouvons jouir de certaines formes de

liberté : jardiner, nous promener, même si ce n’est pas trop loin - ah ! oui, mais sans oublier le «visa de sortie».... nous plonger dans des lectures souvent différées faute de temps, ranger, bricoler…. mais aussi rêver, flâner, écouter le chant des oiseaux, les enfants dans le jardin, apprendre des langues, la philosophie…. Le bonheur.



Sans travail, sans excès de divertissements de toutes sortes, sans rendez-vous, nous allons à l’essentiel. Même les achats sont plus «raisonnables». Allons-nous, à la sortie du confinement, replonger dans la surconsommation ? Ou alors, nous rappeler combien cette situation inédite a pu nous apporter un confort, un bien-être, au-delà de la crainte de la maladie ? Qu’elle nous aura permis de nous confronter à nos propres limites mais qu’elle nous aura également appris que nous pouvons les repousser, voire les redéfinir. Ce qui nous paraissait immuable hier ne l’est plus aujourd’hui.



Je me surprends à rêver que notre système économique pourrait aussi faire peau neuve, qu’il faudrait corriger ce néolibéralisme, que l’on pourrait retrouver des formes de vie plus solidaires et qu’il faudrait remettre de l’humain au centre.


Nadine,

Causse et Diège, le 6 avril 2020







Photo du rédacteurdenise

Dernière mise à jour : 3 mai 2020

Denise : des questions sur la gestion de la catastrophe sanitaire...

Peut-être faites-vous partie de ceux qui pensent que les catastrophes nous tombent sur la tête par hasard…

Ou peut-être pensez-vous à quelque chose de l’ordre d’une punition divine… Enfin, que c’est la faute des gens, pas assez disciplinés, pas assez vertueux, pas assez économes… Bref, trop jouisseurs…

Ou encore peut-être vous dites-vous que la nature se venge de ce que nous lui avons fait subir…

Pourtant, d’autres hypothèses peuvent s’envisager...


On pourrait se demander si la mondialisation, la globalisation, la délocalisation de la production, le commerce international (qui fait faire parfois jusqu’à deux fois le tour de la terre aux produits avant qu’ils n’arrivent au consommateur) ne favorisent pas outrancièrement le transit des indésirables (aujourd’hui, on pense aux virus, mais n’oublions pas les insectes vecteurs de maladies tropicales qui débarquent en Europe à la faveur du réchauffement climatique!).

On pourrait se demander pourquoi on est si désarmé face à cette pandémie dans notre pays dont on disait naguère, à juste titre, qu’il avait un des meilleurs (voire le meilleur ?) systèmes de santé au monde… Que s’est-il passé ?

Souvenez-vous…


Depuis que l’État nous explique qu’il faut faire des économies, on a réduit le nombre des fonctionnaires (dont les personnels hospitaliers), on a fermé des hôpitaux, des lits, on a serré les budgets, dans l’idée de faire des ces établissements des entreprises rentables, managées comme n’importe quelle entreprise… supposée faire du profit !


Et voilà : au bout de quinze ans environ, le plan « Bachelot » (cette stratégie d’économies à-tout-va) a asséché notre système de santé. Les personnels médicaux le criaient dans la rue depuis plusieurs mois sans que personne ne les entende. Et je ne parle pas de la brutalité avec laquelle on a tenté de faire taire ceux que maintenant on porte aux nues comme des héros. Ils le méritent car, héroïques, ils le sont : avares ni de leur temps, ni de leur générosité, ni de leur abnégation – d’autant plus qu’ils ne sont pas vraiment armés pour la lutte … Puisque les économies réalisées depuis une quinzaine d’années et qui n’ont cessé de s’accroître depuis 2017, ont abouti à ce que l’hôpital manque de tout aujourd’hui.

Le problème est que le temps de la Politique (avec un grand P : celle qui met en action le fonctionnement du pays) est un temps long. L’incubation des mesures mises en place est progressive… Lorsque le résultat devient visible, le citoyen est souvent ignorant de la cause qui a produit ces effets.


Alors, la politique politicienne se débrouille comme elle peut pour justifier son incapacité à faire face :

- des masques ? Pas de problème, on en a…

- D’ailleurs, ça ne sert à rien, un masque…et c’est difficile à mettre

(merci Madame Sibeth Ndiaye, de nous prendre pour des buses !)…

- Mais on en a commandé... un milliard... ils vont arriver... ils sont là... patience...

- Non, c’est vrai, on n’en avait pas en stock, mais ça va arriver…

- etc.


Que peut le citoyen ? Son devoir est de s’informer, se souvenir. Malheureusement, ce ne sont pas les commentateurs sur les plateaux de télé qui vont nous rafraîchir la mémoire. Ceux-là se contentent de pérorer et de broder sur l’évènement. Si l’un d’eux ose faire référence à l’origine du problème ( loi ou décret antérieur), le journaliste animateur du débat le recadre et l’invite illico presto à revenir à maintenant. Comme si maintenant n’était pas le produit d'hier… Ils s’acharnent à forger une société d’amnésiques !


Mais cette fois-ci, nous n’oublierons pas, nous exigerons la défense et même la promotion des services publics.


Denise,

Causse et Diège, le 02/04/2020



Dernière mise à jour : 9 avr. 2020

Denise : quelques observations sur les réseaux qui favorisent les puissants



Que peut le citoyen lambda face à un pouvoir qui s’impose à tous ? Pouvoir légitime, direz-vous….


Du sommet du pays à la petite échelle de la commune, des règles légales imposent aux élus de ne pas tirer avantage en période électorale de leur position stratégique. Il en découle une exigence de neutralité des maires face aux divers candidats (dont ils font parfois partie puisque certains cumulent dans la durée des mandats depuis18 ans !!!)

C’est le cas du maire sortant de Causse et Diège. Son statut lui offre une position dominante sur ses adversaires.

Et en effet...


Est-ce par hasard si le quotidien Le Villefranchois, qui tronque le communiqué de notre collectif en décembre 2019, publie un long article dithyrambique sur l’exploit ô combien admirable de ce grand bâtisseur, exaltant quelques réalisations qui s’étalent sur 12, voire 18 ans… Chacun appréciera le travail - initié pendant le mandat 2001-2008, sous la houlette de la même administration municipale (le maire sortant avait à l’époque une casquette de premier adjoint) - qui trouve enfin son achèvement en 2019 avec la restauration du cœur de village de Loupiac et la traversée «intelligente » de Gelles… l’apothéose, n’est-ce pas ?

Est-ce également par hasard, si la candidature du maire à sa propre succession a été annoncée comme un événement de première importance, avec l’écho des journaux locaux, lors de la traditionnelle « cérémonie des vœux du maire» en présence d’élus départementaux. Le législateur a bien dit « neutralité », je crois…. Une neutralité bien comprise et bien orientée semble-t-il…

Est-ce encore par hasard, si le candidat, maire sortant, auréolé de son statut de supérieur hiérarchique des agents communaux, a organisé une véritable tournée électorale pour présenter ses colistiers aux différents employés des services de la commune (un par, chacun individuellement)…. Démarche purement informative sans doute, sans nul abus de position hiérarchique…

Le hasard aide les choses à se faire et à se répéter… Et c’est ainsi que les citoyens, au fil des ans, se trouvent dépossédés de tout pouvoir… et ne s’intéressent plus, dans un quasi sommeil hypnotique, à la chose publique, pourtant censée leur appartenir. La partie leur semblant truquée, elle ne les regarde pas.

Denise,

causse et Diège, le 23/03/2020


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