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Le 11 mai, faites du dé-confinement !

Denise

Petite histoire de la parenthèse (enchantée ou pas) du confinement


Le 12 mars, Jacques a dit :

« Votez !»

Le 14 mars, Jacques a dit :

« Allez au théâtre !!


Le 16 mars, Jacques a dit :

« Rentrez chez-vous, restez confiné.es !!! »


Le 13 avril, Jacques a dit :

« Dé-confinez et que la fête commence le 11 mai !… car telle est ma volonté !!! Mes laquais vous narreront par le menu comment, quand et où vous aurez le droit de vous ébattre ! »

Car, dans ce royaume, baptisé « le nouveau monde » par des freluquets et des freluquettes investi-es de pouvoirs magiques, l’usage était que le prince décidât du sort de ses sujets-qui-ne-sont-rien. Il était assisté en cela par une multitude de valets-perroquets chantant ses louanges et par une horde de dragons-patibulaires gazant, nassant, éborgnant, cognant... à qui mieux-mieux récalcitrants et séditieux …

Ainsi donc, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes : les sujets-jaunes, les sujets-stylos-rouges, les sujets-mangeurs-de-merguez et tous les autres insubordonnés criaient dans le désert et soufflaient dans les violons.

Et, pendant ce temps, le prince admirait son reflet dans le miroir et l’interrogeait chaque jour :

« Dis-moi qui est le plus beau en ce pays ?

- Sans la moindre hésitation, beau prince, c’est vous ! »

Mais un jour le miroir dit :

« Beau Prince, c’est vous…Mais un vilain-minus-virus portant couronne fait de l’ombre à votre beauté, Majesté ! »

Horreur, désespoir, colère... Dès le lendemain, pour abattre ce maudit assaillant, le prince demanda aux freluquet-tes de lui apporter le sceptre tout-puissant Urgence-guerre. Il disposait désormais de la formule magique Jacques-a-dit pour terrasser son ennemi. Pleins de crainte et de respect, les sujets-qui-ne-sont-rien observaient la guerre depuis leurs lucarnes petites ou grandes et, chaque soir, il battaient des mains pour remercier les nouveaux héros du royaume, promus à titre provisoire au rang des Ceux-qui-ne-sont-pas-rien.

Et Jacques a dit : restez à la maison, les récalcitrants seront sévèrement punis ! Tandis que les nouveau héros livraient vaillamment bataille sans armes et faisant barrage de leur corps à l’ennemi public...




Et, soudain, un jour, alors que les combats faisaient rage, le prince parla :

« C’est bientôt la fête du dé-confinement. Que les plus jeunes d’entre vous sortent ! Qu’ils partent à l’assaut de la bête immonde !!!

Que les gens dans la force de l’âge mettent tout leur cœur au service des Maîtres-du-cake en péril de perte de profits !!! Qu’ils sauvent les fleurons du royaume, ils seront amplement récompensés par de longues salves d’applaudissements !

Quant aux têtes chenues, qu’elles se terrent jusqu’à nouvel ordre ! Et puis, non, finalement… qu’elles se mêlent à la joyeuse troupe des fêtards-du-11-mai pour chanter mon éloge, coûte que coûte !

Que les réjouissances commencent !

Jacques a dit, point.»

La guerre était-elle finie ? On ne savait pas !

Pourquoi avait-elle commencé ? On l’ignorait.

Que deviendrait le « monde d’après » ?

Le Prince rendrait-il son sceptre aux pouvoirs-tout-puissants ?

Partout dans le royaume et même au-delà de ses confins, quelques-uns débattaient à propos de cette guerre sournoise et toujours menaçante qui leur semblait un avertissement.… Malgré les anciens maîtres du monde, tapis dans l’ombre et toujours prêts, toutes griffes dehors, ils fondaient l’espoir que rien ne serait plus comme avant et qu’un monde nouveau adviendrait... l’humain et son environnement seraient la priorité dans le monde de demain...


Denise,

Causse et Diège, le 21 avril 2020

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